«Par les soirs bleus d’été, j’irai dans les sentiers…»
Mais je m’en veux de ne vous offrir que des nuages,
aussi aimés soient-ils,
et de vous envoyer du Charles,
direct l’ami Arthur me manque,
et vient frapper à ma porte
Parce que Baudelaire, c’est bien, certes
– mais Rimbaud…
Petit bout de printemps
à déguster tout frais
sous la plume d’un Rimbaud
tout juste âgé de 17 ans,
grand vagabondeur s’il en est :
« Par les soirs bleus d’été, j’irai dans les sentiers
picoté par les blés, fouler l’herbe menue.
Rêveur, j’en sentirai la fraicheur à mes pieds.
Je laisserai le vent baigner ma tête nue.
Je ne parlerai pas, je ne penserai rien
mais l’amour infini me montera dans l’âme
et j’irai loin, bien loin, comme un bohémien
par la Nature, heureux comme avec une femme. »
Arthur Rimbaud, Sensation.