Et si samedi, vous partiez en voyage ?

Si vous en avez marre de la semaine, et du week-end,

si vous en avez marre de Paris,

si vous en avez marre de vos collègues de bureau,

si vous en avez marre de voir les mêmes gueules,

ou de plus rien voir du tout,

 

il est grand temps de voyager !

Ça tombe bien, un voyage, c’est justement ce que j’ai à vous proposer

– et même pas loin de chez vous, veinards !

 

Samedi 7 septembre, de 17h30 à 19h,

je serai à la Librairie des Voyageurs du Monde

pour dédicacer L’Homme itinérant.

 

Si vous connaissez pas ce lieu mythique du voyage à Paname,

tout au coeur de la capitale,

si vous savez pas quoi bouquiner ces temps ci,

bref, si vous avez des envies d’ailleurs,

ou d’exotisme dans l’ici,

on vous attend

au 55 rue Ste Anne, Paris 2e 😉

 

Capture d’écran 2013-09-05 à 12.09.39

 

Et pour fêter ça, je vous offre cette mythique interview de Jodorowsky que je viens de lire, et qui met à elle seule des fourmis dans les jambes, et dans les yeux (j’avoue, après, c’est plus très facile d’y voir clair – mais avec le voyage, c’est souvent ce qu’on récolte 😉

 

« Ma patrie, ce sont mes chaussures »

A 84 ans, ce scénariste vedette de la BD de science-fiction, “philosophe thérapeute”, revient au cinéma. Le Chilien Alejandro Jodorowsky est l’invité de “Télérama” cette semaine. Rencontre avec un artiste de légende.

 Photo : Patrick Swirc pour Télérama
(Photo : Patrick Swirc pour Télérama)

C’est une légende : Alejandro Jodorowsky, Franco-Chilien voyageur (« Ma patrie, ce sont mes chaussures », affirme-t-il), réalisateur il y a quarante ans d’El Topo et de La Montagne sacrée (grâce auxquels l’expression « film culte » a été popularisée), scénariste star de la BD de science-fiction, ami des surréalistes et de leurs épigones. Un sacré bonhomme, autoproclamé philosophe thérapeute — fumeux ou génial, chacun décidera — qui a longtemps réuni dans divers lieux de la capitale des patients passionnés à qui il lisait, gratuitement, les tarots (il a abondamment écrit sur le sujet). Sur le tard, à 84 ans, il est revenu au cinéma : La Danse de la réalité, qui sort le 4 septembre est une fable fellinienne sur le Chili de son enfance, un voyage à l’imagination débridée qui prend le spectateur par surprise, et le ravit irrésistiblement. « Jodo » savoure son statut retrouvé de cinéaste.

Quand avez-vous compris la force singulière du cinéma ?
Très jeune. Dans le village de mon enfance, au Chili, il y avait une salle improvisée. Chaque fin de semaine, je voyais les aventures de Frankenstein, du loup-garou, ou de Zorro, qui s’appelait alors « El Crotal ». Mon respect pour le cinéma s’est accru quand j’ai fréquenté les surréalistes : ils aimaient Buster Keaton et les Marx Brothers, Antonin Artaud s’était enthousiasmé pour Shirley Temple ! Et André Breton avait un goût très sûr, il nous arrivait souvent de parler de cinéma. Les films qui continuent de m’influencer sont ceux que j’ai vus il y a longtemps, ceux de Tod Browning ou La Nuit du chasseur, de Charles Laughton. Je préfère ne pas vous dire ce que je pense du cinéma d’aujourd’hui. Parfois, quand même, une petite surprise : je suis allé voir… comment ça s’appelle, déjà ? L’homme-loup. Vous savez, avec les griffes…

Wolverine ?

Oui. Cela m’a enchanté. Il y a quelque chose, quand même… Sauf que, com­me tous les films d’aujourd’hui, ça ne parle que d’argent ! Prenez Le Hobbit : après quoi ce nain célibataire part-il en chasse ? Un trésor de pièces d’or. C’est l’oncle Picsou !

Vous avez conversé avec beaucoup de grands cinéastes de l’âge classique…
Parfois, c’était très court : Federico Fellini voulait me rencontrer. Il avait vu mes films, il était curieux. Moi, j’avais vu La Strada quand j’étais jeune homme, ses films avaient changé ma vie ! Il tournait La Voce della luna à Rome. Il me voit, il ouvre les bras : « Jodorowsky. » Il était très grand, on s’est étreints, j’ai crié : « Papa ! » Il s’est mis à pleuvoir des cordes, tout le monde est parti se protéger, je ne l’ai plus revu. Luis Buñuel m’avait invité à son anniversaire, pour ses 80 ans, au Mexique. Il aimait mes films, mais il me disait que j’étais fou : pourquoi se donner tant de mal avec tant de figurants, des scènes spectaculaires ? Lui, il se contentait de filmer comme d’une chaise roulante…

En 1970, El Topo vous impose comme une star du cinéma underground. Quel souvenir en gardez-vous ?
Aux Etats-Unis, c’était énorme. Les vedettes du rock m’ont adopté. Je ne sais pas pourquoi. Peut-être parce que, en art, soit on est le meilleur, soit on est différent. Je ne sais pas si j’étais le meilleur, mais j’étais différent ! Je suis arrivé à la bonne époque. Tout le monde fumait de la marijuana. Parfois, j’allais rencontrer les spectateurs à l’Elgin Theater, à New York, qui a gardé le film six mois : il y avait un nuage dense de drogue, au passage les gens me tendaient des joints. Mais je ne fumais pas. On croyait que le film avait été fait sous l’influence de la drogue. Mais non, je voulais que le film soit la drogue !

 

(crédit : Télérama)

 

ps : allez, comme je suis sympa, je vous offre même la bande annonce d’El Topo (jamais vu, moi je l’ai plutôt connu par les BD, le compère Alejandro, mais ça a l’air d’être quelque chose)

 

 

 

 

 

 

 

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