L’Homme itinérant en concert avec Youque & Fly

Pour fêter les bientôt un an

de ce concert magnifique de Youque & Fly dans une pièce de 20 m carrés,

avec quand même 70 personnes entassées à l’écouter,

et pour remercier les deux lumières, encore une fois, de leur amitié,

j’ai retrouvé la vidéo un peu foutraque

(faudra tourner la tête, je vous préviens !)

de notre boeuf sur le poème de Boris Vian

« Je voudrais pas crever » :

 

Cette soirée folle, c’est celle du mail qui clôt L’Homme itinérant,

et pour fêter les un an de ce moment de lumière, et de communion,

voici donc un nouvel extrait du livre

– en poésie, comme il se doit pour rendre hommage au grand Boris, au talent de Youque & Fly, et à tous ceux qui étaient présents :

 

Paris, dimanche 23 septembre 2012, 11h46

I make music for my people

 

Chers tous,

la piste aux étoiles s’est maintenant vidée,

on est allé prendre le premier café avec Karim et Alban au Soleil,

le bar du coin de ma rue,

et maintenant me voilà seul, avec des musiques très douces sur la platine,

là où il y a quelques heures encore il y avait vous,

votre tempo votre beat vos sourires et votre joie,

occupés à saluer l’été qui s’en va,

en dansant jusqu’au bout de la nuit

entassés comme une bonne centaine de sardines dans mes trente-huit mètres carrés.

Et oui voilà que l’hiver certainement arrive, vu la gueule qu’ont les nuages ce matin,

mais sûr que le soleil a traversé la nuit,

et maintenant il irrigue mes veines et mon coeur,

et tant de musiques y résonnent.

Je suis à mon bureau, la table et l’ampli diffusent un vieux Cocorosie sur les enceintes, et je jouis de chaque note qu’elles envoient,

comme un gourmet que soudain on aurait laissé s’asseoir à la table tout seul, avec tout son temps pour déguster ce qui reste.

Mais si je goûte ce matin un tel petit déjeuner musical, réconcilié et souriant,

c’est que, toute la nuit, vous avez été là, et bien là,

c’est que vous avez bougé votre corps, et rencontré et voyagé,

et ri à des conneries et entendu des confidences

et dansé, encore,

et tiens j’allais me chercher à boire,

mais quand même, ce ptit funk sur les platines de l’ami Michel,

y a pas à dire, il part bien,

j’vais y jeter un orteil et advienne que pourra…

Je vous revois transportés par le concert et le groove de nos deux prodiges de Youque & Fly, surtout,

je revois leur joie d’être au milieu de vous, et de vous emmener,

et puis aussi cette magnifique balance qu’on a faite hier midi,

soleil et concert privé et sushis

en simultané via skype avec ma sœurette Catia à Rome.

Moriarty a remplacé Cocorosie,

et je réentends la guitare, et le ukulélé de Kelly et Luna, hier soir,

« Just the two of us »  repris comme en une seule voix par vous tous,

« Staying Alive » qui me coule encore à l’intérieur,

et puis notre mythique « Je voudrais pas crever ».

Je dis « notre », à tous,

parce que si beaucoup de gens sont venus me voir, après,

pour me dire qu’on les avait trouvés, et touchés avec ce morceau,

bœuf biscornu sur un air de Youque & Fly

avec dessus les mots de Boris Vian, portés par votre serviteur

(je précise que j’étais extrêmement honoré d’être invité au micro)

pour me dire que « vraiment, ce que vous avez fait, là, ça m’a remué… »

moi qui vous ai vus, moi qui vous avait en face,

et qui voyait vos sourires,

et votre envie, comme le chantait Luna,

de vraiment pas crever « avant d’avoir beaucoup, mais alors beaucoup dansé », 

moi à ce moment-là j’avais l’impression qu’on chantait tous ensemble,

que je portais tout ce que vous aviez dans les yeux,

et ce que Luna et Kelly me transmettaient, et là où elles m’emmenaient,

j’avais, oui, l’impression que tous ensemble

on chantait pour ceux qui étaient là,

et pour ceux qui étaient partis,

on chantait pour pas laisser le choix au soleil, et à la vie de s’enfuir, non,

et pour niquer la mort et pour enchanter la nuit.

Chers tous,

je voulais vous remercier, ce matin,

de peupler encore mon dancefloor-chambre,

de continuer à vous y jeter dans la musique,

d’être Matador, et Bubamara, tout autant que Trainspotting,

bref, vous remercier de vous être bougés pour porter votre part

de cette nuit homérique,

pour être venus y dénicher un plus d’énergie

et une photo de nuage et de lumière

pour les jours plus sombres, parfois;

et au moment où je vous écris ça,

le soleil perce les nuages et éclaire tout juste, par la fenêtre,

mon bureau et mon visage,

et j’ai remis la musique de Youque & Fly sur la platine,

et c’est tout clair,

oui une lumière vraiment douce

de matin d’automne,

une lumière qui n’aveugle pas, qui réchauffe comme en sourdine,

une lumière qui ne cherche pas à s’imposer, juste à accompagner,

comme si le soleil voulait me dire de vous faire passer le message, oui,

que pourvu qu’on vienne le chercher,

pourvu qu’on vienne

qu’on tende la main

qu’hier encore on essayait de ne pas se faire mordre,

no souci,

il serait au rendez-vous

– et plutôt deux fois qu’une.

Et ça, c’est quand même une bonne nouvelle…

Et comme les jeunes filles,

la Youque et la Fly,

continuent de chanter sur les enceintes,

comme si elles n’étaient jamais parties,

comme si elles étaient encore là tout près

occupées à tisser les fils

qui font mieux se chanter le coeur ensemble aux amis,

je vais vous saluer en musique, et avec leurs mots,

et vous laisser en cet automne

avec un appel à continuer de tendre l’oreille vers la lumière :

« Hear that feeling you get

when you… look at the sunset… »

 

(« Ecoute cette sensation que tu ressens

quand tu… regardes le soleil se coucher…»)

 

Je vous embrasse fort, les noceurs, j’espère que le retour aux pénates fut bon – même si certainement en zigzag…

Je pense à vous mes amis, et comme toujours, en ce matin de musique et de soleil incertain – mais néanmoins présent – vous n’êtes pas loin, et vous me donnez vie.

Je vous embrasse.

                                                                               Rom, itinérant comme tant d’autres

                                                                                                     (34 ans et sept mois)

 

 

 

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