Ou comment être correspondant en Afrique du Sud quand on habite Dakar

« L’état de l’ancien président Nelson Mandela, qui est toujours à l’hôpital à Pretoria, est devenu critique »

 

C’est un petite phrase dans le dernier communiqué de la présidence qui met ce soir le feu aux poudres.

Le dit communiqué sortant bizarrement un dimanche (qui plus est à une heure tardive où tous les fonctionnaires de la présidence auraient dû être tranquillement chez eux à regarder une rediffusion de cricket en mangeant des bâtonnets de viande séchée),

bref, tout le monde s’affole.

 

Et me voilà reparti pour Pretoria, quatre jours seulement après être revenu d’Afrique du Sud.

Avec le temps, et ce depuis l’époque de ses premiers discours où il avait coutume de dire :

« we the people »,

Mandela est devenu le corps sacrificiel de ce pays.

 

Hier encore, le monde se passionnait pour la désincarcération de ce corps, et de ce peuple,

et aujourd’hui personne ne sait où le dernier sacrifice de son héros

va mener les habitants de ce bout du monde.

 

Il n’est jamais plaisant de partir à un enterrement.

A plus forte raison quand on ne sait s’il aura lieu.

Veiller un futur défunt,

et encore plus un qu’on admire,

est un exercice éprouvant, et triste.

Ajoutez à cela que je n’ose imaginer le nombre de caméras, de micros et de stylos

que ce petit mot,

« critique »

fait partir ce soir de chez eux, aux quatre coins du monde.

 

Quoi qu’il arrive, je porterai dès demain vos pensées devant l’hôpital

du grand père de l’Afrique,

qui ce soir est aussi le grand père du monde entier…

 

IMG_3479Portrait de Nelson Mandela au Musée de l’apartheid

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