IL ÉTAIT UNE FOI… (la BO)
(pour ceux qui auraient manqué le début : le mardi 16 mars à 0h35 — soit mardi soir prochain — France 2 diffuse mon nouveau documentaire IL ÉTAIT UNE FOI DANS L’OUEST… DE L’AFRIQUE, un western en CinémaScope qui raconte une petite place du Bénin où les hommes se font la paix grâce à la pétanque. Et tout au long de la semaine, je vous emmène vers le film en vous racontant sa genèse)
Chers tous,
dans l’épisode d’aujourd’hui, il faut bien dire la vérité : si j’ai fait un western, taré de musique que je suis, c’est aussi pour me retrouver à imaginer sa BO. Quoi de plus mythique qu’une musique de western ? Tenez, je suis sûr que vous êtes à peu près tous capables d’en siffler au moins une comme ça, de tête…
Non ? Eh ben vous inquiétez pas, je viens à votre secours dans le post d’aujourd’hui !
Alors vous allez me dire : mais comment on compose la musique originale d’un film ? Eh bien dans mon cas, moi qui suis fou de musique mais pas musicien, je commence par en écouter beaucoup, de la musique. De toutes sortes, de toutes les époques, de tous les styles (bon, là y a quand même eu pas mal de BO de westerns et de musique africaine, mais pas que). Puis je me fais des playlists infinies, que je laisse tourner encore et encore sur mon ordi, que je divise, puis sous-divise, et dans lesquelles je rajoute des pépites, en enlève, les classe, les agence, les sélectionne. Et je les réécoute encore.
A force, des envies se dessinent. Des instruments s’imposent. Des façons d’attaquer, de finir, des couleurs, des ambiances. Peu à peu, j’imagine, je fantasme, je rêve.
Et une fois que je me suis bien ravagé les oreilles, j’appelle mon accolyte. Ben oui, parce que quand on joue seulement de l’Itunes, ça suffit pas à faire une Bande Originale ! Sergio Leone avait Ennio Morricone, moi j’ai la chance d’avoir Thibault Pomarès (si vous cliquez sur son nom, vous tomberez sur son site). Un musicien de génie, capable de comprendre mes délires et mes descriptions erratiques de ce dont je rêve, et de les convertir en musique — et en vachement mieux !
Le premier jet, on le fait longtemps avant le tournage. Quelques morceaux, pour voir. Parfois, ça tombe juste tout de suite et je monte au plafond direct. Et parfois ça tombe à plat, ou alors y a juste trois accords qui m’emmènent, et sur lesquels on va retravailler un nouveau son, un nouveau morceau. Une fois ce premier jet lancé, retour à la case départ et à une activité que j’aime par-dessus tout : écouter de la musique en boucle. Mais quand je dis en boucle…
Tout au long de la préparation du film, on fait des aller-retours.
Et puis un jour, je pars en repérage, avec déjà pas mal de musique dans la tête et dans le cœur, puis en tournage. Une fois arrivé à Porto-Novo, on a bien sûr continué à échanger, avec l’ami Thib. Je lui ai décrit des séquences, des lumières et des instants magiques, et les gens fabuleux que je rencontrais. Il m’a raconté ce que ça lui inspirait. On a refait le monde, et la musique, bien souvent. Parlé d’instruments biscornus, comme le banjo, ou l’harmonica. Ou de musiques que j’arrivais pas à m’enlever de la tête, afin qu’il comprenne ce que j’y cherchais et que je savais si mal lui dire.
Et au montage, ça recommence. Jusqu’au bout, jusqu’aux dernières scènes, on a cherché la note juste, l’intro qui sonnerait, l’instrument idoine. Thibault est bien sûr venu voir le film pendant qu’on le montait (avec la grande Soline Braun, la femme aux doigts d’or et au calme olympien), et puis il y est revenu, et revenu encore. Quand je regarde mes playlists, je m’aperçois qu’on a eu pas moins de neufs envois différents en un an et demi !
Alors, s’il y a bien quelqu’un à qui je dois dire merci, c’est lui.
J’admire son talent, sa joie, son enthousiasme à toute épreuve, sa capacité à se mettre à parler la langue d’un autre tout en restant fidèle à sa propre musique — sans parler de sa capacité à jouer d’à peu près tous les instruments comme un dieu ! Le tout avec un taré survolté en face, qui veut toujours plus, toujours mieux, et toujours plus vite…
Chapeau bas, Mister Thib ! Toi-même tu sais ce que ce film te doit, comme à l’époque de UN PAS APRÈS L’AUTRE.
Et voilà, j’étais parti pour dire merci à tout plein de grands compositeurs qui m’ont inspiré, comme avec le post ET POUR QUELQUES WESTERNS DE PLUS, et en écrivant comme souvent c’est l’essentiel qui est sorti, et l’essentiel c’est le génie de Thibault Pomarès.
Mais pour ne pas vous laisser sur votre faim puisque je ne vais pas vous révéler la BO avant le film (ben oui, vous pensiez quoi 😉 ?) je vous ai concocté une petite playlist rien que pour vous avec toutes (enfin presque toutes) les grandes BO de western qui m’ont inspiré.
Parce qu’un bon western c’est d’abord une bonne BO, parce qu’y a pas qu’Ennio Morricone dans la vie (mais bon, il est quand même bien présent), parce que ça vous ramènera forcément des souvenirs en tête, et au cœur, et moult madeleines pour nombre d’entre vous qui ont grandi biberonnés aux classiques du genre, et parce que pour voyager, dans l’espace et dans le temps, il suffit parfois d’un harmonica, ou d’un banjo,
je vous laisse mettre play et offrir à vos oreilles un week-end western !
Et si après ça vous ne sifflez pas un ptit truc lundi matin dans le métro, la main dans la poche comme si vous aviez un Colt dedans, et les pieds en canards pour pas accrocher vos éperons à ceux de votre voisin, c’est à y perdre son latin (enfin, son italien, dans le cas d’Ennio Morricone, le maître incontesté et incontestable de la BO de western !)
Et je finis avec le grand-jeu concours annoncé :
sur les 32 morceaux que compte cette playlist, deux n’ont rien à foutre là (enfin, y a un rapport, mais disons qu’il est lointain), et un autre, même s’il a sa place au panthéon du western, n’est pas à proprement parler une BO de western. Saurez-vous les retrouver ? A gagner : en exclusivité, l’écoute d’un des morceaux de la BO de IL ÉTAIT UNE FOIS DANS L’OUEST… DE L’AFRIQUE. Le premier à trouver les trois réponses remporte le concours 😉
Mais allez, j’arrête de parler : let the music play, maestro, ou plutôt, let the playlist play !
Et si vous voulez en savoir plus sur Thibault Pomarès, écouter ses musiques de film et ses musiques tout court, voici ses deux sites :
https://exitmusicforadoc.bandcamp.com
https://somethingbyshe.bandcamp.com
Et si vous avez raté le début des ces post un peu surréels, voilà de quoi vous rattraper, il suffit de cliquer :
- Une histoire de licorne
- Il était une foi dans l’ouest (trailer)
- Et pour quelques westerns de plus
- La Bande-Annonce
PS : vous avez été plus de 3000 à voir la bande-annonce hier, truc de dingue ! Alors on continue, on fait tourner, encore et encore, d’ici à mardi soir 😉 Parce que plus on est de fous à avoir des éperons dans le métro et à siffloter un petit western, plus on rit !