L’homme itinérant est en vacances…

Voilà qu’il est temps de repartir pour de bon,

de ne plus se laisser dicter ses mouvements,

et d’aller s’enfouir au coeur de la mer,

tout au fond des bras du soleil et du vent

sur un bateau qui marche à la voile,

et à l’amitié.

 

Que les vacances soient douces à ceux qui en prennent,

et que ceux qui sont coincés

réussissent à se mettre du voyage au coeur,

même dans le plus quotidien…

 

Et pour mieux vous y aider, ce texte de Colette Nys-Masure, grande poétesse belge, dans sa Célébration du quotidien,

qui m’accompagne depuis longtemps et que je relisais ce soir… :

 

« Si nous étions présents à nous-même,

si nous ne nous absentions pas en regrets ou désirs,

nous dilaterions notre existence,

nous ne perdrions aucune parcelle de vie.

Nous ne nous étonnons pas assez, nous ne nous émerveillons qu’occasionnellement. Histoire d’éveil et question d’usure.

Vous avez vu un événement ordinaire

Un événement comme il s’en produit chaque jour

Et, cependant, nous vous en prions,

Sous le familier, découvrez l’insolite,

Sous le quotidien, décelez l’inexplicable,

Puisse toute chose dite habituelle vous inquiéter.

L’exhortation de Bertold Brecht entretient ma conviction intime. Avec notre habitude de vivre à fleur de peau, de nous satisfaire de peu, nous négligeons les richesses de chaque instant, celles qui sommeillent dans un visage, un objet, un paysage ou les gestes les plus élémentaires. Il y a dans le vert des feuilles de salade, la rondeur d’une pomme, le parfum robuste du thym, le frémissement de la glycine, le bruit des pas espérés, le souffle des êtres chers, une puissance de vie qui, sans avoir la violence des événements imprévus et moteurs, fait naître et renaître sans cesse la force d’avancer, de recommencer, de croître sans rancoeur ni amertume.

Qu’est-ce que je connaîtrais de l’être qui m’est le plus proche si je ne lui voue pas une attention passionnée ?

 

Dans un univers aride et dur, la célébration [du quotidien] peut sembler naïve, bornée, bourgeoise (« Intérieurs » à la Vermeer, à la Bonnard), mais je ne voudrais perdre de vue aucun des extrêmes de la chaîne, ni l’amer ni le doux, ni le vide ni le plein, tenter de garder les deux en un seul regard. Vous objecterez : il est facile d’aimer le quotidien quand il n’est qu’un repos entre des plages de vie mouvementée ; que feriez-vous si votre vie était monotone, monocorde, gorgée de riens ?

Il n’y a peut-être pas de petites choses,

seulement des choses vécues petitement.»

 

Quant à ceux qui ont un livre mais pas encore de dédicace, sachez qu’il y en a de prévues à la rentrée ! Le 24 août à Vannes, le 7 septembre à Paris, le 4 octobre à Sète, et encore d’autres à venir (Bordeaux ? Lille ?). Bref, on aura l’occasion de se voir, n’en doutons pas… !

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